Le journalisme mène à tout à condition d’en sortir, n’est-ce pas Carlos Ketohou ?

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Carlos Ketohou

Carlos Ketohou rangé dans le panier avec des cuillères en or, c’est le moins qu’on puisse dire. Journaliste togolais et directeur de publication de l’hebdomadaire L’Indépendant Express, il a récemment irrité le pouvoir avec une histoire insolite de vol de cuillères dorées par des ministres du gouvernement. Acculé, l’homme de média a finalement avoué que son histoire n’avait rien à voir avec le Togo. Etrange tout de même.

Carlos Ketohou
Carlos Ketohou, directeur de publication de L’Indépendant Express

A la une de la parution N°545 du journal cité ci-avant, on pouvait lire « Scoop de fin d’année : deux femmes ministres interpellées pour vol de cuillères dorées ». Il était clair que l’article portait en lui des griffes de dénonciation. Naturellement, des membres de l’exécutif togolais se sont sentis visés. De quelles ministres était-il question ? Les citoyens étaient-ils entre de mauvaises mains ? Carlos Ketohou fut alors convoqué pour trouver des réponses aux questions.

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Le journalisme mène à tout à condition d’en sortir

Cette formule bien connue des journalistes traduit le fait que le journalisme est un métier délicat qui, à la fois, peut mener à la gloire ou provoquer le déclin. Ketohou l’a appris à ses dépens dans la nuit du 29 au 30 décembre 2020.  Arrêté à son domicile, il a été gardé à vue puis transféré au Service central de recherches et d’investigations criminelles (Scric) sous l’ordre du Procureur général du Tribunal de Lomé. Le motif de l’arrestation n’était pas clair dans un premier temps. Cependant, l’on pouvait facilement deviner, le sieur Ketohou devait justifier cette information remuante qu’il a pris le soin d’appeler un « scoop ».

Les organisations de presse derrière Ketohou

S’il y a bien une chose qui fait l’unanimité dans la presse togolaise, c’est bien la confraternité entre les journalistes. L’arrestation de Ketohou a été vertement condamnée par les organisations de presse et de défense des droits de l’homme. L’Union internationale de la presse francophone (UPF-Togo), le Conseil national des patrons de presse (Conapp) ont haussé le ton pour demander la libération immédiate du directeur de publication.

Le volte-face du journal L’Indépendant Express

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, jeudi 31 décembre 2020, le journal L’Indépendant Express a contre toute attente raconté d’une autre manière l’histoire qui faisait croire au vol de cuillères en or. Carlos Ketohou a finalement affirmé que l’affaire dont il parlait ne concernait en aucune façon le Togo.

La Haac a mis de l’ordre dans le désordre

La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) a bondi sur l’affaire. Afin d’apporter des preuves tangibles, Carlos Ketohou fut auditionné le 04 janvier 2021. Mais selon la Haac, le journaliste n’a « pu apporter aucune preuve des affirmations contenues dans l’article, notamment la date et le lieu précis du déroulement des faits évoqués ». De ce fait, « il n’a pas respecté les règles professionnelles » et tombe sous les sanctions prévues par le code de la presse et de la communication au Togo.

Le clik

L’Indépendant Express s’est vu ainsi retirer son récépissé, plongeant beaucoup de journalistes dans le chômage. Sans doute, c’est une leçon pour les journalistes togolais qui ont certainement retenu qu’il faut toujours tenir compte des règles déontologiques de sorte qu’aucune de leurs publications ne serve à diffamer une tierce personne.

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