Expulsion de l’ambassadeur de France du Mali, crise entre les deux pays

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Mali : expulsion de l’ambassadeur de France, les réactions se multiplient
A supporter holds a flag of France, with the drawing of a skull on it, as he participates in a demonstration called by Mali's transitional government after ECOWAS (Economic Community of West African States) imposed sanctions in Bamako, Mali, January 14, 2022. The flag reads "Death to France and allies" REUTERS

« Le gouvernement de la République du Mali informe l’opinion nationale et internationale que ce jour (…) l’ambassadeur de France à Bamako, son excellence Joël Meyer, a été convoqué par le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale [et] qu’il lui a été notifié la décision du gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de soixante-douze heures ». C’est l’extrait du communiqué des autorités maliennes lu à la télévision d’Etat le 31 janvier 2022.

L’ambassadeur de France au Mali, Joël Meyer, 60 ans, est en poste à Bamako depuis octobre 2018. Les autorités maliennes, dominées par les militaires, justifient son expulsion par les récentes déclarations jugées « hostiles » de responsables français à leur encontre.

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« Ces déclarations tendent à remettre en cause et la légalité et la légitimité des autorités auprès desquelles l’ambassadeur de France est accrédité (…) Vous ne pouvez pas être accrédité auprès d’autorités que vous-mêmes vous ne reconnaissez pas », a dit, dans la soirée le ministre des affaires étrangères Abdoulaye Diop, à la télévision d’Etat.

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La ministre des Armées de la République française, Florence Parly, avait déclaré le 25 janvier que la junte multipliait « les provocations ». Son homologue des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait, deux jours après, qualifié la junte « d’illégitime » et ses décisions « d’irresponsables ». Ceci après que les autorités maliennes aient poussé le Danemark à retirer son contingent de forces spéciales.

Le colonel Abdoulaye Maïga, ministre et porte-parole du gouvernement transition avait déjà accusé mercredi Mme Parly et la France, de chercher à diviser les Maliens, d’« instrumentaliser » les organisations sous régionales et de conserver ses « réflexes coloniaux ». Il avait donné pour « conseil » à Mme Parly de se taire.

Une décision « irresponsable et inacceptable

La France est engagée militairement contre les djihadistes au Mali et au Sahel depuis 2013. Selon Le monde, elle y « a déployé plus de 5 000 soldats (…) avant de décider, en 2021, de réduire le contingent ». Le chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Josep Borrell, a qualifié la décision de la junte de « demande injustifiée » qui « isolera le Mali ». « Notre combat contre le terrorisme doit se poursuivre, mais sans doute dans d’autres conditions », affirme pour sa part le ministre des Affaires étrangères.

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Son homologue danois, Jeppe Kofod, a jugé « inacceptable » l’expulsion de l’ambassadeur français. « Le Danemark est totalement solidaire de la France », a-t-il publié sur Twitter. Il a qualifié d’« irresponsable » l’attitude de la junte et estimé que le Mali perdait sa « crédibilité internationale ».

Dans le communiqué diffusé lundi à la télévision, le gouvernement malien affirme néanmoins réitérer « sa disponibilité à maintenir le dialogue et poursuivre la coopération avec l’ensemble de ses partenaires internationaux, y compris la France, dans le respect mutuel et sur la base du principe cardinal de non-ingérence ».

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