Les victimes doivent tout recommencer. Dimanche, le 10 avril 2022. Une date certainement inoubliable pour ces femmes dont les marchandises sont parties en fumée, en pleine crise économique. Ce soir, aux alentours de 19h30, un incendie s’est déclenché au marché de Hanoukopé (Marché le Togo) situé au cœur de la ville de Lomé ; un énième du genre au Togo. Seulement une partie du marché est touché. Mais plus rien n’y reste.
Délimité par un fil en plastique de couleur blanche et rouge, l’espace incendié, 10m² environ, se situe à quelques mètres de l’entrée du marché. Au sol, la cendre, des bois calcinés, des meules, des écorces d’arbres, des fils de fer, quelques tas de gingembres ainsi que quelques récipients. « Ici, on vendait des récipients en plastiques, des vêtements, des parfums, la tisane, de l’alimentation générale… C’est une parcelle occupée surtout par des Nigérianes », confie Jeanne, une revendeuse de céréales. Ces produits auraient contribué au développement rapide des flammes, surtout les récipients plastiques et les parfums.
Alertés les habitants environnants se sont dépêchés sur les lieux. Selon les témoignages, « ce soir, une dame a constaté une fumée. Elle a alerté le gardien des lieux qui n’a pas réagi ». « Quelques minutes après, la flamme a pris de l’ampleur et les bouchers présents n’ont pas réussi à l’éteindre », raconte Navido, une revendeuse de maïs.
Impuissants devant la scène, les spectateurs ont dû attendre l’arrivée des sapeurs-pompiers. Leurs premier et deuxième camion-citerne manquaient d’eau, selon des témoins. Il a fallu l’arrivée d’un troisième pour maîtriser le feu. « Nous remercions Dieu. Si l’incendie s’était déclenché tard dans la nuit, on aurait des difficultés à le maîtriser. Il n’y avait même pas de la lumière dans le marché », affirme Navido.
Encore une promesse !
Au lendemain du drame, aucune activité commerciale n’a été autorisée. Mercredi, la vie au sein du marché reprend. Ce jeudi, vers 13h, des clients sont au rendez-vous. Les curieux font un tour sur les lieux de l’incident pour toucher du doigt la réalité. A côté des résidus, maman Donnée, une jeune femme victime. Elle a tout perdu. Assisse sur une natte au milieu de ses paires, elle reçoit la visite d’un monsieur venu lui présenter ses condoléances. Elle peine à raconter le drame.
La visite des autorités n’a pas tardé. « Le gouvernement prendra toutes ses responsabilités », rassure le ministre du Commerce, Kodzo Adedze. Ceci reste une promesse. Où en est-on avec les victimes des grands marchés de Kara et de Lomé ?
Elisée Rassan
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