Le chef d’Etat-major des Forces armées togolaises, le général Maganawé Dadja a situé les responsabilités de l’armée dans le drame de Natigou. C’est à travers un communiqué lu à la télévision nationale le jeudi 14 juillet 2022, qu’il a reconnu que les 7 adolescents tués et les 2 blessés dans la nuit du 9 au 10 juillet dernier dans le village de Margba ont été confondus à des terroristes lors d’une opération que menait l’armée dans cette localité.
Le nord Togo fait face à des attaques terroristes depuis quelques mois déjà. De ce fait, l’Etat dans sa politique de maintien de la sécurité a pris des mesures afin d’assurer la sécurité des populations de cette partie du pays. La dernière en date est l’instauration d’un état d’urgence sécuritaire mise en vigueur le 13 juin dernier.
En réalité, l’armée s’est trompée de cible d’après les explications données par le chef d’Etat-major.
(…) Face à l’imminence du danger, et déterminé à parer à toute action hostile pouvant mettre en péril les populations, le commandement de l’Opération Koundjoaré a renforcé la surveillance et le contrôle terrestres et aériens de la zone indiquée. C’est au cours de ces opérations qu’un aéronef en patrouille nocturne a pris malencontreusement pour cible un groupe de personnes qu’il a confondu à une colonne de djihadistes en mouvement.
Un élan de solidarité national
Les messages de solidarité viennent de partout. Des Forces armées togolaises, de la population, du gouvernement.
Dans la présentation des résultats d’enquête sur le drame de Natigou, le général Maganawé Dadja, a au nom de l’armée présenté publiquement ses regrets à la population et aux familles des victimes.
Un geste salué par le député du Nouvel engagement togolais (Net) l’honorable Gerry Taama. Dans un message publié sur sa page Facebook, il a recommandé plus de coordination afin d’éviter d’autres drames de ce genre.
Les erreurs de frappe sont malheureusement courantes, même dans les armées les plus sophistiquées du monde. Il faudra revoir les règles d’engagement, avec plus de coordination avec les troupes au sol.
Dans la même logique, une délégation du gouvernement a visité au nom du chef de l’Etat Faure Gnassingbé, les familles des victimes dans la journée du jeudi.
Pour le ministre des droits de l’homme et chef de la délégation Christophe Eninam Trimua, des dispositions seront prises pour la protection maximale des populations dans ce contexte sécuritaire. Il appelle à plus de cohésion entre les populations et les forces de l’ordre afin de faire front contre l’ennemi commun.
Les enquêtes auront duré cinq jours pour élucider les circonstances du drame. Si certains émettent des soupçons d’attaques terroristes, la situation est claire à présent, celle de Natigou n’en était pas une.
