Macky Sall renonce à la présidentielle de 2024

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Macky Sall. @Getty images
Macky Sall. @Getty images
Le président Macky Sall a fait une annonce surprenante, le 03 juillet 2023, en déclarant qu’il ne se présenterait pas à l’élection présidentielle de 2024. Malgré le droit qui lui est conféré par la constitution de briguer un second mandat, il a invoqué un « code d’honneur » pour justifier sa décision. Cette déclaration met fin à des mois de spéculations quant à sa candidature pour la prochaine élection présidentielle prévue en février 2024.

Macky Sall, qui occupe le poste de président de la République du Sénégal depuis plus de 11 ans, a connu une ascension remarquable au sein de l’appareil d’État. Né le 11 décembre 1961 à Fatick, il a débuté sa carrière en tant qu’ingénieur géologue et géophysicien, formé à l’Institut des Sciences de la Terre (IST) de Dakar et diplômé de l’École Nationale Supérieure du Pétrole et des Moteurs (ENSPM) de l’Institut Français du Pétrole (IFP) de Paris.

Qui est vraiment Macky Sall ?

Dans les années 1980, il a fait ses premiers pas en politique en rejoignant le mouvement marxiste-léniniste And-Jëf, avant de se tourner vers le libéralisme en adhérant au Parti Démocratique Sénégalais (PDS) fondé par Abdoulaye Wade. Sa carrière politique a pris son envol, occupant des postes clés tels que directeur général de la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN) en décembre 2000, ministre des mines, de l’Industrie et de l’Hydraulique en mai 2001, et Premier ministre à partir d’avril 2004.

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Tout au long de son parcours politique, Macky Sall a occupé de nombreuses fonctions de haut niveau, dont ministre d’État, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, porte-parole du gouvernement et président de l’Assemblée nationale. Cependant, sa relation avec le président Abdoulaye Wade s’est détériorée lorsqu’il a convoqué le fils de ce dernier, Karim Wade, à l’Assemblée nationale pour une audition sur les travaux de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique. Cette décision a entraîné la suppression de son poste de numéro 2 du PDS et la réduction de son mandat à la tête de l’Assemblée nationale.

Le président Macky Sall s'exprime lors de son dernier meetin au stade Léopold Sédar Senghor, le 22 février 2019 à Dakar. @Getty images.
Le président Macky Sall s’exprime lors de son dernier meetin au stade Léopold Sédar Senghor, le 22 février 2019 à Dakar. @Getty images.

En novembre 2008, Macky Sall a quitté le PDS et a démissionné de tous ses mandats électifs obtenus sous l’égide du parti au pouvoir. Peu de temps après, il a fondé l’Alliance Pour la République (APR) avec une trentaine de cadres du PDS. Il a alors entamé une « longue marche » à travers les régions les plus reculées du pays, nourrissant désormais des ambitions présidentielles qu’il n’avait pas envisagées au départ.

En 2012, Macky Sall s’est présenté en tant que candidat de la coalition « Macky 2012 » et a mené une campagne dynamique à travers tout le pays, tout en maintenant des liens avec le mouvement d’opposition du 23-Juin (M23). Lors du premier tour, il est arrivé en deuxième position avec 26,58 % des voix, tandis que le président sortant obtenait 34,81 %. Au second tour, il a réussi à rassembler tous les autres candidats battus au sein de la coalition Benno Bokk Yakkar (« Unis pour le même espoir » en wolof) et a remporté l’élection avec 65,80 % des voix contre 34,20 % pour son adversaire.

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Le 2 avril 2012, Macky Sall a accédé à la magistrature suprême et est devenu ainsi le président du Sénégal. Son mandat a été marqué par plusieurs réformes et initiatives, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et du développement économique. Il a mis en place des programmes visant à lutter contre la pauvreté, à promouvoir l’emploi des jeunes et à renforcer les infrastructures du pays.

Cependant, malgré ces réalisations, le président Sall a également été confronté à des critiques et à des contestations. Certains lui ont reproché une gestion jugée autoritaire et des atteintes à la liberté d’expression. Des mouvements de contestation ont émergé, exprimant des préoccupations concernant la transparence électorale, la corruption et les inégalités persistantes.

Avec son renoncement à se présenter à l’élection présidentielle de 2024, Macky Sall marque la fin d’une ère politique et ouvre la voie à de nouveaux candidats et à une transition démocratique. Sa décision de respecter un « code d’honneur » plutôt que de se prévaloir de son droit constitutionnel de se représenter pour un second quinquennat témoigne d’une décision personnelle et d’une volonté de favoriser une alternance politique.

Cette décision marque la fin de sa carrière politique à la tête de l’État et ouvre la voie à une nouvelle ère politique pour le Sénégal. Les mois à venir seront décisifs pour déterminer qui succédera au président Sall et dirigera le pays vers l’avenir.

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