Nigeria : mort d’Osinachi Nwachukwu, son époux condamné à la peine capitale

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Osinachi Nwachuckwu est surtout connue pour sa participation à la chanson gospel à succès 'Ekuweme'.
Osinachi Nwachuckwu est surtout connue pour sa participation à la chanson gospel à succès 'Ekuweme'.

Trois ans après la mort tragique d’Osinachi Nwachukwu, célèbre chanteuse de gospel nigériane, la justice a tranché. Le 28 avril 2025, la Haute Cour d’Abuja a reconnu,  son époux, Peter Nwachukwu, coupable de sa mort et l’a condamné à la peine capitale par pendaison. Un verdict d’une rare sévérité dans un pays où les condamnations à mort, bien que légalement en vigueur, sont rarement exécutées et souvent commuées en prison à perpétuité.

Osinachi, connue pour sa voix puissante et son titre à succès Ekwueme, est décédée en avril 2022 à l’âge de 42 ans. Derrière l’image publique de la star adulée se cachait une réalité marquée par les violences domestiques, révélées au grand jour après sa disparition. Dès son arrestation, trois jours après les faits, Peter Nwachukwu a été poursuivi pour une vingtaine de chefs d’accusation, allant de l’homicide involontaire aux violences conjugales, en passant par des actes de cruauté envers leurs enfants et des faits d’intimidation.

Le procès, durant lequel dix-sept témoins ont été entendus – dont deux des enfants du couple –, a mis en lumière un quotidien fait d’abus physiques, psychologiques et sexuels. Pour les associations de défense des droits des femmes, le jugement rendu constitue un précédent. « Ce que nous espérions, c’était une requalification du crime en féminicide. Mais cette décision reste une victoire », a commenté Ololade Ajayi, responsable de la fondation DOHS Cares, qui lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.

Elle insiste sur le caractère profondément misogyne du comportement de l’accusé. Selon elle, Peter Nwachukwu contrôlait tous les aspects de la vie de son épouse : ses déplacements, ses finances – qu’elle alimentait pourtant largement en tant que soutien principal du foyer – et même ses choix professionnels. « Il s’agit d’un exemple manifeste de féminicide. La célébrité n’a pas pu la sauver. Elle est morte sous les coups d’un homme qui exerçait sur elle un pouvoir totalitaire », déplore-t-elle.

Les organisations de lutte pour les droits de femmes espèrent que cette décision enverra un signal fort à tous les auteurs de violences et encouragera davantage de victimes à briser le silence.

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