Cinéma : « Super Wouman » de Julio Teko

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super wouman

Enceinte, Akofa attend son troisième enfant. Cependant, elle continue d’assurer, non seulement ses rôles de mère au foyer, mais répond également à ses obligations professionnelles. Court métrage du Togolais Julio Teko sorti en février 2023, « Super wouman », est un film de 30 minutes à la fois émotionnel et coloré d’humour, qui aborde un sujet d’actualité : la place de la femme dans la société africaine.

Longtemps connu sous la casquette d’acteur, Julio Teko signe un premier film en tant que réalisateur. Il y tient également un rôle, non des moindres – celui de Selom, mari d’Akofa – un conjoint insensible à tous les efforts de sa femme. Le titre du film en dit long sur son contenu. « wou » est un terme mina qui signifie « au-delà ». Et « man » en anglais désigne « l’homme ». Super wouman veut littéralement dire « la femme va au-delà de l’homme et lui est parfois supérieure », comme le martèle le réalisateur lors d’une interview.

Les sublimes plans variés valorisent la capitale togolaise. Des vues aériennes expriment tout le charme de Lomé avec ses monuments emblématiques tels que celui de l’indépendance. C’est donc dans un beau cadre que le couple Selom et Akofa passent leur vie, pas toujours rose. Quel sacrifice faut-il pour mériter l’amour de son homme ? Akofa aura tout donner.

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La musique, purement togolaise mise en avant du début à la fin, riment bien avec les différentes séquences. Il s’agit d’une sélection variée, des morceaux bien connus du public. On écoute par moment Lords Carlos, Kiko qui fait une apparition dans le film, le slameur Fofo Skarfo dont le son débute le film et la chanteuse à la voix suave, Zeaya Ka.

Que vaut Super wouman sans les musiques togolaises et les beaux clichés de Lomé ? Une histoire comme on le vit au quotidien, simple, sans intrigue, sans héros. Tout commence par un problème et se solde par une solution. Cet avis partagé par certains acteurs du 7e art et cinéphiles interviewés se justifie par la simplicité de la narration avec son lot de flash-back.

Pour avoir joué dans plusieurs films à succès telles que la série Oasis des Togolaises Madie Foltek et Angela Aquereburu, l’on attendait plus de Julio dans le rôle de Selom. Les émotions sont peu palpables. Est-ce parce qu’il est à la fois réalisateur et acteur ? Il faut également souligner l’absence régulier des plans intimistes qui ne permettent de percevoir l’état d’âme des acteurs principaux, lorsqu’ils traversent des épreuves ou même quand ils sont en joie.

L’audace de l’équipe est à saluer. Il s’agit d’un premier coup en tant que réalisateur pour Julio, scénariste pour Bienvenu et actrice pour Marlène. Le public a été au rendez-vous lors des trois dernières projections et s’est montré très réceptif. La popularité de Julio Teko et le marketing mis en place auraient contribué à ce succès. Le film a été projeté en avant-première le 25 février à l’hôtel Onomo, le 05 mars à Canal Olympia et le 08 mars à l’Université de Lomé, à l’occasion de la Journée des droits de la femme.

Le cinéma togolais est en pleine expansion avec la montée de jeunes profils talentueux dont les films séduisent. Le coup de Grâce de Steven Af ou Le champ des oubliés de Roger Gbekou, font partie de la série de films qui ont marqué les esprits au cours de l’année de 2022. Julio Teko s’inscrit dans cette dynamique. En témoigne sa déclaration : « L’aventure ne fait que commencer ».

Elisée Rassan

 

Equipe de production :

Scénariste : Bienvenu Gaglo

Réalisateur : Julio Teko

Coréalisateur et directeur de la photographie : Dodo Adogli

Acteurs principaux : Julio Teko et Marlène Gonçalves

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