Le Tramadol est un médicament utilisé pour sa faculté à anéantir les douleurs. Au Togo, la tendance fait croire qu’il est plus consommé par les conducteurs de taxi-moto et des individus de moralité douteuse. C’est une substance que le commun des mortels trouve dangereuse et à laquelle on colle l’étiquette de drogue. Tout de même, elle est prescrite dans les différents hôpitaux et mise en vente dans les pharmacies. Face à ce paradoxe, en quoi sa consommation est-elle nocive ?
Au même titre que les antalgiques, le Tramadol est indiqué dans la prévention ou le traitement des douleurs modérées (maux de têtes, courbatures) ou sévères (une intervention chirurgicale par exemple).
En Afrique et en Europe, sa vente est légalisée mais n’est possible que sur ordonnance. Il est commercialisé sous forme de cachets, d’injection intraveineuse ou intramusculaire. L’unité normale de dosage est de 50 mg. Selon le docteur Julien Nizard, responsable du Centre d’évaluation et de traitement de la douleur au CHU de Nantes, si le produit est « bien administré, il rend de nombreux services aux patients ».
L’abus de toute chose est nuisible
Le Tramadol fait l’objet de critique parce qu’une bonne partie des consommateurs meurent après l’utilisation du produit. Ses effets secondaires sont multiples et si la dose conseillée n’est pas respectée, il expose au risque d’addiction : « Tous les médicaments comportent des risques d’effets secondaires. Et comme la morphine, cet antalgique peut, s’il est mal utilisé, entraîner une dépendance » explique Nizard. En d’autres termes, le danger vient de la mauvaise utilisation ou du surdosage.
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Beaucoup de pratiquants passent outre l’unité de dosage recommandée. Ces derniers se procurent dans les rues des comprimés de 100mg, 200mg, voire 300mg : « La première fois, j’en ai sniffé 100mg. Honnêtement, je le déconseille à tout le monde parce que, d’une part, cela vous déchire le nez et d’autre part, cela vous défonce la gorge. J’ai cru que mes naseaux ne s’en remettraient jamais », témoigne un ancien adepte.
Conséquences du surdosage
Le surdosage expose à une constipation, à la dysphorie et aux nausées. Il entraine une hyperthermie, une rigidité musculaire, des vomissements, des hallucinations visuelles et auditives, voire un coma. Dans le cas extrême, l’overdose provoque l’anxiété, une dépression lorsque le produit est pris à long terme, des dysfonctions sexuelles (diminution de la libido, troubles de l’érection, anorgasmie, retard de l’éjaculation), des troubles musculaires, un accident vasculaire cérébral qui peut conduire à la mort.
Il va de soi que l’exagération de la dose n’est pas un acte à encourager. Néanmoins, face à ces nombreux décès qui surviennent à cause de cette substance, la meilleure réflexion serait-elle de la bannir pour toujours ? Quoiqu’il en soit, le Tramadol ne fait pas partie des médicaments essentiels retenus par l’Organisation mondiale pour la santé (OMS).
