« A quelque chose malheur est bon », dit-on. Quelques mois après la découverte des vaccins contre la covid-19, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) valide Mosquirix, le tout premier vaccin contre le paludisme. Premiers bénéficiaires, les Africains. Sont-ils prêts à faire vacciner leurs enfants contre le paludisme ? Face aux foisonnement des vaccins anti-covid, beaucoup ont dénoncé l’inaction des autorités contre d’autres maladies plus mortelles. Bien sûr que le paludisme fait beaucoup de victimes en Afrique. Le vaccin antipaludique tant attendu est enfin là. Et les mêmes têtes disent être fatiguées par ces affaires de vaccination. On peut imaginer la peur que cela suscite. Quand un produit vient de l’extérieur, les Africains s’en méfient. Pourtant, ils produisent moins ou presque pas. La majorité des vaccins anti-covid utilisés en Afrique est un don des pays étrangers. Plusieurs pays en ont bénéficié de la Chine, l’Allemagne, la France, les Etats-Unis… L’OMS a déjà donné son feu vert pour un déploiement massif de Mosquirix en Afrique subsaharienne. Prêtes à se faire vacciner ou non, les dirigeants africains disposent de plusieurs moyens pour contraindre leurs populations à le faire. Et si l’accès aux services publics était conditionné par la preuve d’une vaccination contre le paludisme, comme c’est le cas pour la covid-19, auriez-vous d’autres choix que de dire oui ? Sinon, « le Togo ne détruira pas un seul vaccin. Ça coute cher ! ».
Elisée Rassan
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